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Le Capharnaüm Éclairé
21 février 2011

"Une porte sur l'été" de Robert Heinlein

Une_porte_sur_l_ete_Robert_HeinleinL'histoire: Il est le meilleur ingénieur de son temps. Il a inventé le robot à tout faire et crée l'usine qui le construit.

Mais le voilà dépossédé de tout par la trahison de son meilleur ami et de la femme qu'il aimait.

Il s'enfuit dans l'avenir au moyen du long sommeil. Avec pour seul compagnon Petronius le Sage, le chat qui sait qu'en faisant le tour de la maison, il trouvera, en plein hiver, une Porte qui ouvre sur l'été.

La critique de Mr K: Retour à la SF aujourd'hui avec un livre de Robert Heinlein, grand auteur dans le domaine avec notamment Starship Troopers ou Révolte sur la Lune. Sorti en 1957, il a été réédité en mai 2010 dans la collection SF du livre de poche. C'est cette version que j'ai pu dévorer après un échange fructueux avec une lectrice virtuelle.

Le postulat est simple, le héros, ingénieur de métier, est trahi par sa fiancée et son meilleur ami. Spolié, il se fait cryogéniser pour 30 ans et se réveille en l'an 2000. Le monde a bien changé, son ressentiment non, il commence alors à échafauder son plan. Beaucoup d'aspects de la vie sont abordés dans ce petit livre (280 pages): l'amour, la trahison, la notion de progrès, le capitalisme libéral. Le tout sans préciosité, dans un style simple et non pompeux. C'est avec plaisir que l'on suit ce héros dépassé par les événements au départ, naïf sur lequel le sort semble s'acharner. J'ai particulièrement apprécié les rapports qu'il entretient avec Petronius (alias Pete) son chat qui lui répond et semble le comprendre instinctivement, tous les amoureux de tigres de salon s'y retrouveront. C'est d'ailleurs ce compagnon à quatre patte qui va l'inciter à trouver cette fameuse porte vers l'été, symbole hautement poétique de la recherche du bonheur dans cet ouvrage.

Je suis sorti touché comme rarement de cette lecture SF. C'est un genre qui m'apporte beaucoup mais qui à part quelques titres comme Des fleurs pour Algernon ou La route reste purement récréatif ou réflectif. Ici, même si des passages s'apparentent à une réflexion sur le progrès (robots ménagers à tout faire, l'abolition de la gravité) ou sur le capitalisme (voir les rapports compliqués et à couteaux tirés avec le directeur marketing de la boîte qui l'emploie en 2000), ce qui m'a le plus marqué c'est la quête du bonheur qu'entretient Dan B. Devis avec notamment une histoire d'amour assez osée pour l'époque, flirtant avec le mythique Lolita de Nabokov. À ce propos, j'ai trouvé que ce roman se situait parfois à la limite de la misogynie avec notamment un portrait bien trop caricatural de son ex-fiancée Belle, personnage exécrable à côté duquel Marine Le Pen se révèlerait fréquentable... c'est dire! C'est pour moi le seul et unique défaut de cet ouvrage.

Je l'ai lu en une journée, impossible de le lâcher avant la fin. Un très bon livre entre SF et une histoire d'amour intemporelle qui a ravi mon cœur de midinette (oui je sais, je cache bien mon jeu). Avis aux amateurs!

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Commentaires
M
@Guillaume44: je savais que les nantais avaient bon goût!;)
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G
Bien aimé aussi :)
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M
@lasardine: laisse-toi tenter! ;)
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L
ça donne envie!!
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N
@Cachou: Bien reçu. Merci :)
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C
Julien l'a déjà reçue d'ailleurs. Je te la poste ici ou tu la veux par mail? (dans ce cas, écris-moi ^_^)
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M
@Cachou: moi je veux bien la liste M'dame! ;)<br /> <br /> @Frankie: un très bon livre, vraiment prenant!
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F
Je l'ai dans ma Pal, il n'y a plus qu'à trouver le temps de le lire.
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C
Tu veux que je te l'envoie?
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J
Les chanceux... tu nous fera aussi une liste comme ça ;-)
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C
Tiens, pour moi non, sauf que c'est moi la Madame dans le "Parce qu'il faut pour la madame" ^_^.<br /> Mais bon, là, ils viennent d'avoir une liste de 24 romans SFFF dans laquelle piocher un titre, faut pas trop les plaindre non plus...
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J
C'est clair que je ne crache pas sur l'évasion non plus, ni même sur des lectures faciles, ni même sur des lectures dites plus classiques. Tant que le plaisir est là, c'est le plus important. C'est finis le temps de l'école où l'on s'impose une lecture "parce qu'il faut pour la madame".
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M
@Cachou et Julien Naufragés: tout le monde y trouve son compte au final, les "grilles de lecture" variant d'un individu à un autre. Ce que je préfère dans la SF c'est avant tout l'évasion et la pré-science (le côté avant-gardiste, visionnaire). <br /> <br /> Je crache pas non plus sur les bonnes séries B littéraires du genre qui sont bien poilantes et parfois bien underground au niveau du discours.
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J
Je rejoins Cachou, la SF peut être sévèrement intéressante, poussant à la réflexion, à la critique, enivrant par ses côté vertigineux et terriblement touchant par instant. Bref, un condensé de bonheur, d'intelligence et de plaisir. Mais il y'a aussi des conneries récréatives... comme en littérature mainstream.
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C
Je suis assez surprise par ta remarque sur le genre. De mon côté, c'est dans ce genre-là que j'ai trouvé, certes, mes plus forts vertiges scientifiques mais aussi les histoires qui m'ont le plus bouleversées "sentimentalement" parlant... Ne serait-ce que dans les nouvelles de Bradbury par exemple.
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M
@Julien Naufragés: C'est marrant, je n'en ai pas parlé mais je trouve aussi la couverture hideuse! Mais franchement, arrache-la et lis ce livre, il est vraiment pas mal du tout et le chat du héros est très attachant au contraire de son ersatz en couverture!^^
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J
Ca semble bien, mais rien que le couverture de Paternoster ne me donnerait pas envie de le lire. Je sais pas pourquoi, mais chez moi, la gueule du livre à de l'importance sur le ressenti que je peux avoir sur le fond. Si le livre est moche, j'ai déjà pas envie de le lire... Mais je dois passer à coté de quelque chose de bien parfois.
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