"Le discours d'un roi" de Tom Hooper
L'histoire: L’histoire vraie et méconnue du père de l’actuelle Reine Elisabeth, qui va devenir, contraint et forcé, le Roi George VI, suite à l’abdication de son frère Edouard VIII. D’apparence fragile, incapable de s’exprimer en public, considéré par certains comme inapte à la fonction, George VI tentera de surmonter son handicap grâce au soutien indéfectible de sa femme et d’affronter ses peurs avec l’aide d’un thérapeute du langage aux méthodes peu conventionnelles. Il devra vaincre son bégaiement pour assumer pleinement son rôle, et faire de son empire le premier rempart contre l’Allemagne nazie.
La critique Nelfesque: Quel film! Autant le dire tout de suite: j'ai adoré "Le discours d'un roi", pas tant pour le côté historique du film que pour la longue route de travail d'un homme avec lequel on souffre et pour les liens d'amitié qu'il tisse avec son orthophoniste, Lionel Logue.
Colin Firth est brillant dans le rôle de Berthie, personnage bègue depuis tout petit. Il sait nous faire vivre les difficultés de son personnage, on souffre avec lui lorsqu'il bute sur les mots et ses appréhensions sont palpables. Réussira-t-il à lire un discours de trois pages à la BBC? Le chemin est long et le travail est colossal. Nous avons vu le film en VO et Colin Firth mériterait grandement son oscar de meilleur acteur tant son jeu est crédible et plein d'émotion. Difficile de ne pas verser une larme quand il se confie sur son enfance à Lionel Logue.
Tant que l'on est dans les récompenses, je donnerai sans hésitation l'oscar du meilleur second rôle à Geoffrey Rush, le spécialiste qui va aider le roi à vaincre son bégaiement. On ressent une véritable fêlure et une bonté d'âme dans ce personnage. Sans arrière pensée, il va tout faire pour que le roi lève la tête et donne de la voix. Finalement "Le discours d'un roi" est avant tout un film sur l'amitié de deux hommes qui n'auraient jamais dû se rencontrer. D'un côté, l'homme public et puissant, de l'autre, un homme à la carrière ratée, simple et bon. Peu à peu, ils vont s'ouvrir l'un à l'autre et faire tomber les barrières sociales.
Le discours est vu comme une partition, ses annotations, avec ses accents et saisures de rythme, sont très proches de celles que l'on pourrait voir sur une partition de travail d'un musicien. Le spécialiste se transforme alors en chef d'orchestre lors de la prononciation du fameux discours. En tant que pianiste, j'ai été particulièrement touchée par cette similitude.
"Le discours d'un roi" est un film magnifique qui remue bon nombre de sentiments chez le spectateur. On passe en presque 2h des rires aux larmes. A voir absolument et de préférence en VO.
La critique de Mr K: 5/6, très très bon film. Par contre, il faut préparer ses mouchoirs car il y a de grandes chances pour que vous deveniez liquide. Beau film sur l'amitié, les deux acteurs principaux sont parfaits: Colin Firth excelle dans le rôle de ce roi à la voix déficiente et Geoffrey Rush est épatant dans le rôle de l'orthophoniste anti-conformiste qui se mue par moment en psychologue de choc.
Le film dure deux heures environ mais on ne les voit pas passer. Les scènes s'enchaînent et l'émotion d'une rare intensité étreint le spectateur: j'ai tout particulièrement souffert lorsque le futur Georges VI révèle à Lionel Logue (le doc) son enfance difficile (si si, c'est possible même dans la famille royale anglaise!) livrant par là même la clef de sa guérison. Je pourrais vous décrire d'autres moments forts mais ce serait trop révéler ce film qui est bourré de qualités: humour à l'anglaise, reconstitution historique nickel, acteurs de second plan bien choisis (Helena Bonham Carter excellente comme à son habitude tout comme Guy Pearce dans le rôle du frère volage), qualités techniques indéniables, une réflexion aussi sur l'importance et le rôle de la voix pour tout homme de pouvoir, le symbole de la monarchie dans la culture anglaise...
Pourquoi 5/6 et pas le maximum? Peut-être le manque d'originalité qui renvoie ce film au "Cercle des poètes disparus" ou au magnifique "Shine" (avec Geoffrey Rush justement). Mais ne boudons pas notre plaisir, ce film est à voir, ne serait-ce que pour pleurer un bon coup... ça ne m'était pas arrivé depuis La route!