"La forêt des ombres" de Franck Thilliez
L'histoire: Paris, hiver 2006. Arthur Doffre, milliardaire énigmatique, est sur le point de réaliser un rêve vieux de vingt-cinq ans : ressusciter un tueur en série, le Bourreau 125, dans un livre. Un thriller que David Miller, embaumeur de profession et auteur d'un premier roman remarqué, a un mois pour écrire contre une forte somme d'argent.
Reclus dans un chalet en pleine Forêt-Noire, accompagné de sa femme et de sa fille, de Doffre et de sa jeune compagne, David se met aussitôt au travail. Mais il est des fantômes que l'on ne doit pas rappeler, et la psychose saisit un à un tous les occupants de la ténébreuse demeure cernée par la neige...
La critique Nelfesque: Outch! Vous voyez ce que peut donner un uppercut dans le bide? Et bien c'est avec cette sensation que j'ai fini ma lecture. Ce roman est un match de boxe et on en sort avec la tête pas tout à fait intacte.
"La forêt des ombres" est différent de "La chambre des morts" qui m'a fait découvrir Franck Thilliez le mois dernier. J'ai davantage apprécié cette lecture, même si elle est beaucoup plus physique. L'histoire est assez simple, un huis clos dans un chalet au coeur d'une forêt profonde. Coupés du monde, un auteur, sa femme, sa fille, et un couple de riches admirateurs de son talent, vont s'isoler pendant trois semaines sans moyen de communication ni moyen de transport. Que va-t-il se passer? Vous vous doutez sûrement qu'ils ne vont pas profiter tranquillement des feux de cheminées et des balades dans les bois...
Autant vous le dire tout de suite: âmes sensibles, abstenez-vous! Le climax est glauque, l'écriture est percutante et sans fioriture, les personnages sont complètement tarés et l'ensemble est jouissif à l'extrême. Impossible de poser le livre, il faut savoir la suite, le plus vite possible. C'est une question de vie ou de mort.
J'ai deviné certains éléments de l'histoire avant la fin mais ça ne m'a pas gaché mon plaisir car au final, bien que l'explication soit importante, c'est avant tout l'enfermement et la tension palpable entre les personnages qui m'a plu. J'ai retrouvé du Jack dans le personnage de David, du "Shining" de S. King sous la plume de Thilliez. La folie guette et le lecteur est littéralement pris en otage.
Vous l'aurez compris, j'ai vraiment apprécié cette lecture et je ne peux que vous la conseiller. Toutefois, attention, si vous n'appréciez pas particulièrement le glauque, passez votre chemin. Moi même qui ait tendance à aimer le sang et les larmes, je me suis dit qu'il ne fallait pas que j'enchaîne avec un autre thriller. Vous voilà prévenu!