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Le Capharnaüm Éclairé
9 décembre 2010

"Le Sombre" de James Herbert

17888_900475L'histoire: Dans la banlieue sud de Londres, une avenue paisible... où l'on n'a pas oublié cependant le suicide collectif qui ensanglanta, il y a six mois, la maison Beechwood désormais inhabitée.

Et soudain la violence resurgit, se déchaîne: en une nuit deux crimes et deux suicides - ceux-là mêmes des meurtriers. Le Mal vient-il de la vieille demeure? Non loin, d'autres assassinats sont commis, atroces, délirants, et la destruction de Beechwood est ordonnée...

C'est alors que, venue de nulle part, une masse ténébreuse et sans cesse grandissante obscurcit le ciel de Londres. Et quand elle s'abat sur la ville, commence le règne du Sombre - celui de la peur, du sang et de la folie...

La critique de Mr K: Pour une fois, la quatrième de couverture n'est pas exagérée, ce livre est à la hauteur du speech: il faut avoir le coeur bien accroché pour suivre Bishop lors de sa confrontation avec le Mal envahissant l'une des métropoles les plus étendue d'Europe. Il faut dire que Herbert sait y faire, j'avais particulièrement apprécié sa trilogie sur Les rats lors d'une lecture adolescente.

James Herbert reprend ici un thème très connu, celui de la lutte du Bien et du Mal — en l'occurrence les Puissances des Ténèbres et de la Lumière — le tout parsemé de touches de parapsychologie, d'ésotérisme et de mysticisme (on sort donc déjà du roman gore à 2 euros). Beechwood est une maison inhabitée et à la réputation sinistre : un suicide collectif s'y est déroulé quelques mois plus tôt et depuis elle est le siège, ainsi que la rue où elle se trouve, d'événements étranges et violents. C'est de là que vont partir les hordes redoutables du Sombre : le carnage commence alors et Londres ne sera pas épargnée par ces combats véritablement apocalyptiques.

On retrouve le style si particulier de Herbert, celui qui avait prouvé son impact et son efficacité dans la trilogie des Rats. Certains chapitres sont réservés aux futures victimes que l'on retrouve en piteux état dans le chapitre suivant, ce sont de petits fragments de vies insignifiantes, banales avec ce qui va avec: injustices, tracas quotidiens, petits mensonges familiaux, amours naissants... autant de trajectoires individuelles rayées peu après par une phrase ou un paragraphe de l'auteur qui semble prendre un malin plaisir à faire disparaître des personnages aussitôt qu'il les crée. Ca chamboule pas mal le lecteur et c'est une des grandes forces de ce livre. Les amateurs de gores seront servis, Herbert est un esthète du genre entre descriptions quasi chirurgicales (le haut de coeur n'est parfois pas loin)  et les évocations plus fines qui n'en sont pas moins dérangeantes. En même temps, à quoi peut-on s'attendre quand un personnage, le Sombre en l'occurence, est l'incarnation du Mal absolu, pouvant contrôler les esprits faibles et leur faire faire ce qu'il veut. J'ai été séduit par cette ambiance apocalyptique très bien rendue et sans frioriture.

Mais s'il n'y avait que le gore, ce livre n'aurait pas eu autant de succès. Herbert est aussi un maître quand il s'agit de monter et d'entretenir le suspens. Difficile une fois de plus de lâcher cet ouvrage avant d'en avoir parcouru la totalité. Chaque chapitre éclaire un peu plus la nature du Sombre et ses motivations: le Mal pour le Mal? Le démon invoqué par une secte d'illuminés? La vengeance d'un homme? Le fléau de Dieu sur ses créatures imparfaites? un peu de tout ça à la fois? À chacun de le découvrir en lisant ce petit livre qui ne payait pas de mine dans une caisse d'un dépôt vente mais qui m'a tenu en haleine deux jours par son écriture simple et maline et son histoire qui ne trahit jamais son postulat de base proche de l'Armageddon. Une lecture plaisir pour tous les amateurs de sensations fortes!

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