"Splice" de Vincenzo Natali
L'histoire: Clive et Elsa sont des superstars de la science : ils ont réussi à combiner l’ADN de différentes espèces animales pour obtenir de fantastiques hybrides. Ils sont amoureux l’un de l’autre autant que de leur travail et veulent à présent passer à l’étape suivante : fusionner de l’ADN animal et de l’ADN humain.
Lorsque le laboratoire pharmaceutique qui les finance refuse de les soutenir, Clive et Elsa décident de poursuivre leurs expériences en secret. Ils créent Dren, une créature étonnante dont la croissance rapide la fait devenir adulte en quelques mois. Alors qu’ils redoublent d’efforts pour préserver leur secret, leur intérêt scientifique pour Dren se mue peu à peu en attachement. Dren finira par dépasser les rêves les plus fous du couple… et leurs pires cauchemars.
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La critique Nelfesque: Cela faisait un moment que j'attendais la sortie de "Splice". Après l'avoir vu en une de "Mad Movies", j'avais attendu sa sortie en salle, sans visionner la moindre bande annonce ni lire le moindre papier dessus (je viens juste de la regarder pour faire cet article et n'ayons pas peu des mots, elle est nulle à ch***!!! faisant passer "Splice" pour un film d'horreur, elle passe complètement à côté de l'essentiel du propos! au secours!). Autant dire que j'allais être surprise.
Violent et malsain, voilà ce qui m'est venu à l'esprit dès la première demi-heure du film. Tout d'abord, violent dans les idées. Fusionner de l'ADN animal et de l'ADN humain est une pure folie, l'homme se prend pour Dieu et joue avec la nature. Bien entendu, les choses vont se retourner contre lui et c'est l'ordre logique des choses. Qui sommes-nous pour décider de faire de telles expériences? Sous le couvert de la science, peut-on tout envisager? Ce film met le doigt sur l'éthique de façon brutale. Ensuite, malsain. Tellement malsain que pour moi, avec certaines scènes, c'était à la limite du soutenable. Voir la chercheuse considérer sa "bête" comme un mélange d'animal de compagnie qu'il faut dresser et d'enfants à qui on offre des Barbies m'a vraiment écoeurée. Le personnage d'Elsa est complètement dingue, entre amour et haine elle agit égoïstement et la détresse de Dren est palpable à chaque minute.
Dur donc de rester dans son siège à contempler la folie humaine à différents degrés (de l'institutionnel avec l'équipe de chercheurs au personnel avec le malaise mental d'Elsa) et l'impuissance de Dren. En ce qui concerne la réalisation, Dren est remarquablement pensée. Mélange de différents animaux, elles a, sous son aspect majoritairement humain, des spécificités de scorpions, papillons, reptiles, poissons... vraiment un beau boulot de réflexion et de crédibilité. Là où le film pèche, à mon sens, c'est à la fin, lors de la dernière transformation de Dren. Tout le long du film, on a de l'empathie pour son personnage, on éprouve de la peine pour elle et dans les 10 dernières minutes tout retombe comme un soufflé. Dren est alors assimilée à une bête sauvage. Dommage...
En allant voir "Splice", je ne m'attendais tout simplement pas à ce genre de film. Je pensais voir un film plus grand public, moins "remuant", plus mignonnet... J'ai donc été cueilli par les idées véhiculées par ce long métrage. Je ne saurais pas dire à chaud si j'ai aimé ou non ce film, déçue de ne pas voir ce que j'attendais mais en même temps agréablement surprise par la réflexion proposée sur la science.
Je laisse la place à Mr K qui, pour une fois, a un point de vue bien différent du mien. Généralement nos avis se rejoignent bien plus.
La critique de Mr K: 4/6, bon film. Cette version moderne du mythe de la créature de Frankenstein est une véritable réussite malgré quelques défauts. Avant de rentrer dans la salle obscure, j'avais peur de me retrouver devant un énième produit de consommation saupoudré de quelques questionnements anecdotiques sur la science, le progrès et la morale. Et ben, pas du tout! Comme dans "Cube", Natali va au bout de son concept et ne sacrifie pas la réflexion et le sens au détriment du spectacle. Le couple de scientifiques est excellemment interprété par Brody et Polley. Le premier est littéralement soumis aux exigences et aux ambitions dévorantes de la deuxième. En cela, le personnage d'Elsa est fascinant. On ne peut qu'être dérangé, écoeuré vis-à-vis de ses actes et de son comportement envers sa créature. Et pourtant, derrière ce masque se cache une personne fragile et un énorme besoin de materner. Ce désir profond et son inaptitude chronique à suivre la Raison vont provoquer la chute du couple et sa déchéance (l'image finale est convenue mais assez marquante).
La star du film, c'est aussi Dren la créature constituée d'ADN humain et d'ADN d'animaux: une chimère. Elle est tantôt touchante, fragile, malheureuse, amoureuse; tantôt imprévisible et violente. Delphine Chanéac est remarquable et nul doute que cette jeune actrice va bientôt faire parler d'elle. On suit avec plaisir ce trio de personnage qui passent par toutes les étapes. Premier défaut, le scénario (bien qu'intéressant au niveau de ce qu'il implique en terme d'éthique et de morale) est plat comme une limande et franchement, je n'ai pas été une seule fois surpris. Deuxième défaut, j'aurais arrêté le film 15 minutes à la fin tant le dénouement m'a paru grand-guignolesque, faisant retomber comme un soufflé toute la première heure et demi qui pour moi est un sans faute tant au niveau de la technique, du rythme et du développement de l'intrigue. Reste un film intéressant notamment au niveau anticipation (franchement la SF au cinoche depuis quelques temps ça craint!) et de la réflexion sur le genre humain et le progrès. À voir si le thème vous intéresse.
