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Le Capharnaüm Éclairé
14 décembre 2009

"Peste" de Chuck Palahniuk

chuck_palack_peste_09L'histoire:

Mais qui est donc Buster Casey, alias Rant? Dans un futur où une partie de la population est "diurne" et l'autre "nocturne" selon un couvre-feu très strict, Peste prend la forme d'une biographie orale faite de rapports contradictoires émanant de témoins qui ont connu le mystérieux Buster de près ou de loin. Garçon aux moeurs étranges, friand de morsures animales en tous genres pour certains, génial tueur en série ou répugnant individu pour d'autres, le véritable Buster casey, au fil des récits, de plus en plus insaisissable et protéiforme. De quoi alimenter le mythe...

La critique de Mr K:

Beaucoup d'entre vous connaissent l'oeuvre majeure de Palahniuk sans savoir qu'il en est l'auteur: Fight Club. On a tous en mémoire le sublime métrage de Fincher avec les interprétations mémorables de Pitt et Norton. Le livre était du même acabit ainsi que je l'avais découvert, une fois n'est pas coutûme, après le film. Peste est une demie-réussite.

On retrouve le phénomène Palahniuk dans le style et la forme. Une écriture fragmentaire, directe comme un uppercut en pleine face. On rentre dans le vif du sujet très rapidement et l'auteur ne s'embarasse pas de faux fuyants et de figures de style pesantes masquant un vide créatif. La grosse originalité est celle de la forme choisie par Palahniuk pour relater la vie et la mort de Rant: celle de la biographie orale. Le livre est exclusivement constitué de témoignages fictifs de personnes ayant connu Buster durant sa vie: amis, famille, voisins, professionnels diverses (vendeur de voiture -excellent-, le médecin, le prêtre). Ils livrent des éléments documentaires, des récits des actes de Buster (le thrash est omniprésent durant toute l'oeuvre). Le portrait du héros se dégage donc peu en peu en filigramme à travers les filtres du ressenti et de la subjectivité.  Le lecteur se retrouve en quelque sorte devant un "livre-mosaïque" non dénué d'intérêt.

Cette qualité est aussi le principal défaut de l'oeuvre. Le modèle est intéressant mais prouve vite ses limites. Difficile de s'y retrouver et de se faire une idée précise du personnage et de ses actes. À peine avons nous semblé capter quelque chose que le témoignage suivant vient contredire la construction mentale du lecteur. D'où un sentiment de ballotement et quelque part de frustration. J'ai bien senti que je tenais entre les mains un "livre-somme", une expérience inédite de lecture... mais malheureusement je crois que je n'ai pû en retirer la "substantifique moëlle".  Enfin certains éléments de l'univers ici décrit me semblent inutiles et seulement présents pour le fun et pour en rajouter une louche (À trop vouloir en faire, le livre perd en crédibilité: ex. de la division entre diurnes et nocturnes qui finalement n'est presque pas exploitée).

Un livre moyen, difficile à pénétrer et une expérience unique en son genre. À chacun, je pense, de se faire sa propre opinion tant ce tome s'apparente à un ovni littéraire!

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Commentaires
N
Je ne suis pas de ton avis. Pour moi, ce roman est déjà, un prodige de narration. 20 à 30 narrateurs s'enchainent magistralement. C'est fou, c'est drôle. Si tu as eu un sentiment de ballotement, c'est probablement voulu par Palahniuk pour mythifier son personnage principal. Le rythme est incroyable et le seul défaut de ce roman est que Palahniuk a mis trop d'idées. Peut-être le voyage dans le temps est de trop. De plus, j'ai trouvé la partie SF nocturne/diurne suffisante, bien amené, sans exagération. D'autres auteurs écriraient une saga avec cette seul idée.
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M
@ulaz: Tu peux limiter la casse en le trouvant d'occaz!^^
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U
L'histoire me plaisait bien, a priori, mais comme tu n'es pas super convaincu, j'hésite... Peur d'être déçue...
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