Misère sexuelle textuellement miséreuse
L'histoire:
"Dès lors qu'une mutation métaphysique s'est produite, elle se développe sans rencontrer de résistance jusqu'à ses conséquences ultimes. (...) Aucune force humaine ne peut interrompre son cours - aucune autre force que l'apparition d'une nouvelle mutation métaphysique".
Les particules élémentaires est la chronique du déclin d'une civilisation -la nôtre-, qu'illustre l'existence plate et morose de deux demi-frères, Michel et Bruno, confrontés à leur misérable condition.
Tandis que Bruno s'abîme dans une quête désespérée du plaisir sexuel, la vie amoureuse de Michel continue d'être un pitoyable désastre. Ni résigné, ni satisfait, ce dernier chercheur en biologie, reste persuadé que ses travaux seront déterminants pour l'avènement d'une nouvelle espèce, asexuée et immortelle, et la disparition -enfin!- de l'humanité.
La critique de Mr K:
Que de temps perdu pour un bouquin qui s'apparente plus à l'expulsion forcenée de bile contre ces êtres haïssables que peuvent être les femmes (sic!) et la désagrégation de la société qui a suivi mai 68. Autant le dire de suite, on est face à un bouquin réac de chez réac!
Les femmes ne semblent exister que pour satisfaire les plus bas instincts de l'homme (en témoigne les multiples scènes de fellations et autres masturbations présentes dans l'ouvrage), souvent caricaturales et malmenées rien ne sauve les personnages féminins dans ce récit. Très dérangeant au début, l'ouvrage tombe dans sa deuxième partie dans le voyeurisme gratuit sans concession qui donne quasiment envie de gerber. La chair est triste, purement physionomique, calculée chez Houellebecq. Mais l'Amour alors? Un personnage s'en fiche éperdument préférant l'éclate pure qui au fur et à mesure ne le contente plus et l'autre est bien trop con pour l'attraper quand il est à portée de main. Sans compter les allusions racistes de l'auteur (certains diront que c'est juste les idées évoquées par le personnage...): les noirs ont des organes sexuels proéminents qui en font des bêtes lubriques, les arabes cantonnés dans le rôle du délinquant, une homophobie à peine voilée par moment, les hippies sont tous des feignasses... j'en passe des vertes et des pas mûres.
Au début, je trouvais l'analyse qu'il faisait de l'évolution de la société française dans les années 50 / 60 assez intéressante notamment dans l'évocation de la démocratisation de la chirurgie esthétique, du tout artificiel. Cependant, on tombe vite dans la diatribe anti 68, anti babas responsables selon l'auteur de la décadence (et le mot n'est pas trop fort!) de la société française. C'était bien mieux avant mon cher monsieur! Et Houellebecq de ressortir les bonnes vieilles ficelles bien démagos des portes flingues de l'UMP (Mr Lefebvre en particulier). Puant! Dernier affront, la fin du livre qui est d'un ridicule rarement atteint. Une fin à la SF qui arrive comme un cheveu sur la soupe après une dizaine de pages de simili-explication qui ne fait qu'embrouiller le lecteur. En plus il pompe éhontement sur les théories de Dantec sur les Protohumains (déjà bien fascisantes soit dit au passage).
En lisant quelques critiques sur internet, les avis étaient très tranchés: soit on aime soit on aime pas. Malgré ma nature plutôt conciliante, sur ce livre aucun doute: j'ai détesté. Certes le bonhomme écrit très bien mais les propos sont vraiment dignes du café PMU du coin tendance droite dure, et ce discours là me débecque.