L'histoire: Pour une fois je ne vous retranscrirai pas la 4ème de couverture de cet ouvrage. Plutôt que de vous inciter à ouvrir ce livre, elle ne fait que vous synthétiser la totalité de l'oeuvre de façon froide et quasi mathématique. Une bonne méthode pour vous en dégoûter... Sachez juste que ce livre parle d'amour et de lecture dans une Allemagne des années 40.
La critique Nelfesque: Bon ok, hier vous avez eu droit à une critique d'"Inglourious Basterds", aujourd'hui "Le liseur" et dans les prochain jour la BD "V pour Vendetta". Malgré les apparences, nous ne sommes pas en ce moment en plein trip "seconde guerre mondiale et nazisme". Non, non...
Ce livre est une pure merveille traitant d'amour, de lecture et d'érotisme sur un fond de violence et d'inacceptable. Constitué de 2 parties distinctes, on découvre dans une première partie Michaël et Anna, leur histoire d'amour, leur différence d'âge, leur aptitude à rendre la lecture sensuelle. Toujours le même rituel: le bain, l'amour et la lecture à haute voix. Il est lycéen et découvre Homère, Cicéron, Hemingway. Elle a 35 ans, belle, mystérieuse, elle aime passer des heures à écouter son "garçon".
Cette première partie peut rendre mal à l'aise tant nous entrons dans l'intimité de ce jeune couple par une écriture simple et sans fioriture. Je me rappelle m'être fait la réflexion de lire un "vrai bouquin de gonzesses" (oui, je sais, j'en suis une). Mais ces pages sont belles de simplicité, d'évidence, un vrai baume au coeur.
La deuxième partie se situe dans un tribunal. Changement de décor brutal pour un univers froid et un procès ayant pour thème la shoah. Nous sommes là bien loin du petit cocon douillet auquel nous nous étions habitués dans les premières pages. Michaël est étudiant en droit, Hanna est sur le banc des accusés, ils ne se sont pas revus depuis 7 ans et Michaël nous entraine avec lui dans un tourbillon de questions. Comment a-t-il pu aimer une femme jugée aujourd'hui pour crime de guerre? Qui est-elle vraiment? A-t-elle conscience de ce qu'elle a fait? Doit-il s'en vouloir?...
Autant de questions qui resteront sans réponse car la vie est ainsi faite de contradictions. Ce livre a été traité, par certaines critiques, d'antisémite. Selon eux, il donne une justification, une âme aux bourreaux nazis. Je ne suis pas d'accord; il n'y a rien d'antisémite dans ce livre, pas de justification. Hanna reste une énigme jusqu'à la fin, un ovni froid qui ne recevra ni pardon, ni absolution. Il traite avant tout de l'amour sous toutes ses formes et d'une génération qui tente de survivre aux crimes perpétrés par leurs parents.
Un livre à lire donc. Emouvant et dérangeant.
Je suis très curieuse de voir l'adaptation cinématographique sortie en salle début août et soit disant très fidèle à l'oeuvre littéraire.