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Le Capharnaüm Éclairé
16 janvier 2009

"Neuromancien" de William Gibson

william_gibsonL'auteur:

William Ford Gibson est né le 17 mars 1948. Il est le fils unique d’un entrepreneur civil. Après la mort de son père, il passe son enfance auprès de sa mère en Virginie. A 19 ans, il quitte les Etats-Unis pour le Canada afin d’éviter son service militaire durant la Guerre du Vietnam et depuis 1972, il vit à Vancouver avec sa femme et ses deux enfants.

Gibson écrit ses premières nouvelles à la fin des années 70 dans des magazines de SF. Lorsque sort son premier roman en 1984,"Neuromancien" et malgré qu’il soit un jeune auteur presque inconnu c'est un succès fulgurant, et tous les prix lui sont décernés : Hugo, Nebula et P.K.Dick. Son livre devient l'emblème d'un nouveau courant de la SF, déjà apparu depuis quelques années : le cyberpunk. Le cyberpunk décrit un monde hyper-informatisé de mégalopoles en décrépitudes, de luttes de corporations sans âme où les hackers au cerveau directement branché sur le silicium plonge dans un monde virtuel : le cyberspace, dont on lui doit la paternité du terme. Ses deux romans suivants, "Comte zéro" et "Mona Lisa s'éclate" constituent des suites au "Neuromancien", bien que pouvant se lire indépendamment. 

Gibson est immédiatement proclamé chef de file de ce genre. Le plus surprenant c’est qu’à cette époque, Gibson ne savait rien des ordinateurs, il n’en possédait même pas ! C’est uniquement grâce à son imagination et à des informations récoltées çà et là qu’il parvint à le publier. Même s'il admet aujourd’hui disposer d’un ordinateur portable il déclarait, il y a peu, ne pas avoir de modem... un comble pour la légende vivante du Réseau des réseaux. Une chose est sûre, il n’a pas d’adresse électronique : “Je ne veux pas avoir d'adresse e-mail, parce que je ne veux pas avoir trop de courrier.”!

NeuromancienL'histoire:

Jusqu'à aujourd'hui, Case était le meilleur hacker à croiser sur les autoroutes de l'information. Le cerveau directement relié à la matrice, il savait comme personne se frayer un chemin parmi les labyrinthes du cyberspace et pirater des données confidentielles pour le compte de ses clients richissimes.

Mais il a commis l'erreur de vouloir doubler un de ses employeurs qui, en guise de représailles, l'a amputé de son système nerveux, le privant ainsi de son accès à la matrice.

De retour dans la prison de chair de son corps, Case tente de s'échapper à nouveau par le biais des drogues, jusqu'à ce qu'une obscure conspiration lui offre une seconde chance... mais à quel prix?

La critique de Mr K:

Si la matrice m'était comptée... En effet sans ce livre (sorti en 1984!) point de film des frères Wachowski. Considéré comme une oeuvre fondatrice du genre "Cyberpunk", je me suis lancé à l'assaut de cet éverest de la SF. Bien que court, il n'en est pas moins difficile à pénétrer (à "hacker" diront les puristes!!!). L'écriture de Gibson est assez ésotérique passant du narratif le plus classique à des touches plus picturales que littéraires: transitions quasi inexistantes et itinéraires de déroutages égarant le lecteur. Durant toute ma lecture, je me suis senti balloté entre un scénario bien pensé et des "flash" qui au premier abord n'ont pas l'air d'avoir de liens entre eux (sentiments, montées d'acide du héros, monde réel / virtuel, personnalités multiples de certains personnages...). Bref, un univers fort étrange et déconcertant: un monde dominé non plus par les gouvernements, mais par de grandes multinationales aux pouvoirs immenses qui utilisent l'informatique notamment les IA, les intelligences artificielles, pour mieux asseoir leur domination. Des pirates informatiques ou hacker se battent contre le totalitarisme technocratique de cette société et surtout de ses grandes institutions.

Au fur et à mesure que l'on rentre dans le sujet, les pièces du puzzle commencent à s'assembler, s'imbriquer jusqu'à la toute fin de cette oeuvre qui pour le coup se mérite vraiment. Oeuvre visionnaire pour son époque , elle n'a pas pris une ride et ne souffre pas la comparaison avec des oeuvres plus contemporaines. A ce propos nombre d'auteurs et réalisateurs se sont inspirés de cet opus (voir absolument "Blade Runner" de Ridley Scott tiré du maître K. Dick). A vous de voir, si le voyage vous tente, tout en sachant qu'il sera âpre et éprouvant.

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Commentaires
M
@Edwoodette: il était dur dur ce livre en effet! Je ne crois pas que j'aurai le courage d'y replonger. <br /> <br /> Pour les références à Blade Runner, j'avais quelque chose là dessus sur un blog SF, il y a déjà un certain temps mais impossible d'en retrouver la trace!^^
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E
Je viens de le finir, et je suis complètement d'accord pour la narration difficile à suivre: il y a vraiment des moments où j'étais complètement larguée, à la fois à cause de l'action décrite de façon opaque et du vocabulaire très particulier. Il y a de nombreux moments où je me suis dit que je passais sûrement à côté d'un sens métaphysique quelconque, mais le moins qu'on puisse dire c'est que pour y accéder, il faut le mériter!^^ Je vais prendre le temps de digérer cette première lecture, puis je le retenterai (et j'essayerai de me procurer les autres opus de l'auteur, qui éclaireront peut-être un peu le premier... à moins qu'ils ne m'embrouillent encore plus!^^). Avec un peu de chance et de persévérance, j'arriverai peut-être un jour à trouver un sens à l'énigmatique dernière phrase du roman.<br /> Par contre quand vous dites que Blade Runner est inspiré de Neuromancien, je ne suis pas d'accord: Blade Runner date de 1982, la production du film a démarré du vivant de Philip K. Dick: le film de Ridley Scott est donc antérieur au roman de William Gibson (quoique de peu). Mais c'est vrai que l'ambiance générale, l'univers décrit, présente une ressemblance particulièrement saisissante. D'ailleurs il me semble que, si Gibson est le père fondateur du cyberpunk, on peut dire que PKD en est le précurseur.<br /> En tout cas, une oeuvre visionnaire, difficile à aborder, mais qu'il faut connaître, tant elle est actuelle.
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