"The Dark Night" de Christopher Nolan vs Joker
L'histoire: Dans le premier film, débarrassé de son mentor et ennemi Ra's Al Ghul, Bruce Wayne voyait le manoir familial entièrement détruit et la ville de Gotham sauvée de la destruction prévue par "la ligue des ombres". Dans ce deuxième film, Batman aborde une phase décisive de sa guerre au crime. Avec l'aide du lieutenant de police Jim Gordon et du procureur Harvey Dent, Batman entreprend de démanteler les dernières organisations criminelles qui infestent les rues de sa ville. L'association s'avère efficace, mais le trio se heurte bientôt à un nouveau génie du crime qui répand la terreur et le chaos dans Gotham : le Joker...
La critique de Mr K: Ayant été agréablement surpris par le précédent opus de Christopher Nolan ("Batman Begins"), c'est avec un plaisir non dissimulé que je suis allé au cinoche hier après-midi en compagnie de notre Yannoche national et de mon beau-frère. La miss n'étant pas une grande fan de films de "super-héros" (je la comprends vu le nombre de "bouses" sorties depuis quelques années), elle me laissa carte blanche pour qu'on se fasse une séance entre "couillus"! Les critiques étaient partagées sur le web, les scripteurs étant divisés autour des deux séries de films. Celle initiée par Tim Burton et descendue en flèche par Schumacher avec les numéros 3 et 4, et les afficionados du "style Nolan" (Souvenez vous "Memento", un des meilleurs films de ces dernières décennies). Pour moi, c'était surtout l'occaz de revoir le Joker, cette fois ci joué par Heath Ledger, récemment disparu...
5/6. On frôle la perfection. Tout d’abord, le Joker. Heath Ledger était réellement un acteur de génie, je ne peux que vous encourager à regarder sa filmographie. Littéralement possédé par son personnage (il parait qu’il s’est enfermé pendant plusieurs mois en écrivant le journal intime du joker), son interprétation est juste et totalement décalée dans un block-buster de l’été. Symbole de chaos et d’anarchie, c’est lui qui tire le film vers le haut et crée à lui tout seul un nouveau genre le "Dark-Blockbuster".
Car la première raison qui fait de ce film à mes yeux un authentique "quasi chef d’œuvre", c’est son côté "dérangé", carrément branque par moment : mort de personnages principaux, des héros en proie aux doutes, des barrières entre le bien et le mal allégrement dépassées. Mon côté sadique est pleinement satisfait ! Christian Bale assure comme d’hab, même si je ne peux que vous conseiller de visionner "The machinist" authentique chef d’œuvre du cinéma indépendant qui reste à mes yeux son meilleur film. Les seconds rôles sont savoureux, mention spéciale à Morgan Freeman, Gary Oldman et Eric Roberts. Le score (musique) est un pur chef d’œuvre, jamais envahissant mais soulignant à la perfection les moments forts du films.
Seulement voilà, Christopher Nolan tend vers la perfection mais reste malgré tous ses efforts lié par un contrat. On sent l’empreinte des studios américains vers la fin du métrage avec un message "lourd-dingue" sur la notion de héros, de devoir (en même temps, les comics ne sont-ils pas des outils de propagande anti-communistes à la base?), message répété au moins trois fois pour être sûr que les spectateurs l’aient bien compris (Nous prendrait-on pour des cons par hasard?). Autre défaut, celui-ci inhérent aux films de super-héros, le rythme de narration trop rapide par moment (on balance des infos en deux minutes avec plan fixe) et des passages carrément ringards de "pseudo-psychologie" à deux euros ! Notamment le triangle amoureux entre Rachel, Bruce et Harvey.
Enfin… reste un excellent moment de cinéma et une ambiance unique en son genre. Vous voulez du sombre, du "black" et de la folie pelliculée… Courez sans hésiter, le joker vous accueillera à bras ouvert...