La flamme de la discorde
Après Londres hier et avant San Francisco dans 2 jours, la flamme olympique était de passage par Paris aujourd'hui.
Avec les évènement actuels au Tibet, la flamme a bien du mal à se frayer un chemin de part le monde et les 28 km du parcours parisien jusqu'au stade Charléty s'annoncent difficiles...
Après un départ à 12h30 du haut du premier étage de la Tour Eiffel, au bout du bras de Stéphane Diagana (premier des 80 relayeurs initialement prévus) sans incident sur 15 mètres, les ennuis commencent...
Des manifestants pour la libération du Tibet sont présents. Certains tentent de lui arracher la flamme des mains, d'autres de l'éteindre à l'aide d'extincteurs mais sont vite maîtrisés par l'impressionant dispositif de sécurité mis en place. Pas moins de 3000 policiers sont sur place, sur terre, dans les airs et même sur la Seine. Une "bulle de sécurité" composée de 65 motards, 100 policiers à rollers et autant de pompiers, est déployée sur 250 mètres autour de la flamme. Des policiers suplémentaires sont postés le long du trajet pour parer à toute éventualité. Aujourd'hui la flamme est protégée comme un chef d'Etat!
Bien avant le passage du cortège, des hommes et des femmes, outrés par ce qui se passe au Tibet, s'allongent sur la route en signe de protestation mais sont vite délogés par les forces de l'ordre. La flamme progresse toujours, tant bien que mal, sous la grêle et les huées. Les porteurs de drapeaux tibétains sont priés de partir ou de les ranger. Les drapeaux chinois, eux, sont les bienvenues!
Les haltes prévues pour présenter la flamme aux spectateurs sont annulées ainsi que la cérémonie à l'Hôtel de Ville. C'est fort dommage, une belle banderolle "Paris défend les droits de l'homme partout dans le monde" orne la façade de la mairie! Les relais sont suspendus et le parcours modifié. Quel chanceux ce Diagana, il aura été l'un des seuls porteurs parisiens! A plusieurs reprises, la flamme est "mise à l'abris" dans un bus où elle finira son trajet à la demande des organisateurs.
Le passage devant l'Assemblée Nationale a été l'action de trop pour nos amis chinois. Une quarantaine de députés de tout groupes politiques manifestent dans l'enceinte du parlement, arborant leurs écharpes tricolores et scandant "Liberté pour le Tibet!".
Au journal de la nuit de la télévision centrale chinoise, on évoque "l'accueil chaleureux des habitants de Paris, des Chinois d'outre-mer et des étudiants chinois". "Chaleureux", c'est le moins qu'on puisse dire... Mais il est vrai que de nombreux chinois ont salué la flamme en brandissant des drapeaux de leurs pays tout le long du parcours. Ces Chinois qui, en France, ont accès à l'information, ne semblent pas être choqués par ce qui se passe dans leur pays...